La peau de l’intérieur des cuisses est fine et ses fibres élastiques fragiles. Elle est donc rapidement dégradée par le vieillissement naturel ou par les variations pondérales. Cette dégradation est souvent mal vécue et la demande de réparation est donc forte.
Au problème de l’excès de peau s’associe souvent le problème d’un excès de graisse localisé à ce niveau. L’augmentation de son volume peut devenir gênant à la marche à cause du frottement. L’intervention a alors pour but de réduire l’infiltration graisseuse par une lipoaspiration, mais aussi de supprimer l’excédent cutané et de suspendre solidement la peau restante afin de la retendre efficacement.
Ces lésions ne justifient pas une prise en charge par la Sécurité Sociale, à l’exception des séquelles d’obésité après chirurgie bariatrique qui peuvent, sous certaines conditions, bénéficier d’une participation financière par l’assurance maladie.
Un examen clinique minutieux permettra de définir le type d’intervention le plus approprié à votre cas : choix de l’incision, lipoaspiration associée, zones à traiter. Une information précise du déroulement de l’intervention, des suites et du résultat prévisible sera faite lors de la première consultation.
L'emplacement de la cicatrice résiduelle vous sera bien exposé. La consultation est très importante car elle permet au chirurgien de préciser quels sont les désirs exacts de la patiente et surtout ce qu’elle est capable d’accepter comme cicatrice. En effet, un même cas peut-être traité par 2 opérations différentes. Par exemple, si la patiente désire un résultat parfait, qu’elle n’a pas peur d’avoir des cicatrices visibles et qu’elle est connue pour bien cicatriser, on pourra indiquer une opération à cicatrice verticale. Dans le cas contraire on peut préférer un résultat plus modéré mais avec une cicatrice bien cachée dans le sillon.
Les données scientifiques sont, à l’heure actuelle, unanimes quant aux effets néfastes de la consommation tabagique dans les semaines entourant une intervention chirurgicale. Ces effets sont multiples et peuvent entraîner des complications cicatricielles majeures, des échecs de la chirurgie et favoriser l’infection. Pour les interventions comportant un décollement cutané tel que l’abdominoplastie, les cruroplasties, le tabac peut aussi être à l’origine de graves complications cutanées. Dans cette optique, le docteur Vivien Moris demande l’arrêt complet du tabac au moins 1 mois avant l’intervention puis jusqu’à cicatrisation 1 mois après l’intervention). La cigarette électronique faiblement dosée en nicotine peut être utilisée pour aider au sevrage tabagique.
Si vous fumez, parlez-en à votre chirurgien et à votre anesthésiste. Une prescription de substitut nicotinique pourra ainsi vous être proposée. Vous pouvez également obtenir de l’aide auprès de Tabac-Info-Service : 3989 pour vous orienter vers un sevrage tabagique ou être aidé par un tabacologue.
Le lifting des cuisses peut techniquement être réalisé sous anesthésie locale. Cependant, la zone à traiter qui concerne la face antérieure des cuisses, associée à une résection cutanée et une lipoaspiration sera plus confortable sous anesthésie générale.
Quelle est la durée de l'hospitalisation ?
Une hospitalisation d'une nuit est suffisante pour assurer une surveillance optimale, aucun drain ni redon n'est mis en place. Le pansement est refait le lendemain de l'intervention et un vêtement compressif de type "manchon" est délivré par le pharmacien (prévoir un chèque pour le règlement du vêtement). Le retour à domicile est possible dès 11h le lendemain de l'intervention.
Dans de rares cas, l'intervention de lifting de cuisses peut être réalisé en chirurgie ambulatoire avec un retour à domicile le soir même de l'intervention.
Les techniques modernes sont moins agressives que par le passé. Elles respectent beaucoup mieux l’architecture des tissus et notamment les vaisseaux lymphatiques et sanguins. Ceci permet de diminuer le taux de complications. La quasi absence d’écoulement post-opératoire permet de se passer de drain ce qui est d’un grand confort. Une lipoaspiration est associée chaque fois qu’il existe une infiltration adipeuse de la région.
De l’examen de la peau découlent 3 types d’opérations :
La durée de l’intervention est en moyenne de 2 heures. En fin d’intervention, on réalise un pansement à l’aide de bandes élastiques collantes qui sera remplacé par un panty de compression dès le lendemain.
La sortie pourra intervenir le lendemain de l'intervention si tout se déroule bien.
Dans les suites opératoires, des ecchymoses (bleus) et un œdème (gonflement) peuvent apparaître. Ils régresseront pour l’essentiel dans les 10 à 20 jours suivant l’intervention.
Les douleurs sont en règle générale, supportables, avec un traitement adapté, à type de courbatures, de tiraillements ou d’élancements.
Dans tous les cas, il s’agit d’une chirurgie un peu invalidante car il y a gêne à la marche à cause de la topographie des zones opérées. La cicatrice est située au fond d’un profond sillon dans lequel il y a de l’humidité. La cicatrisation est donc toujours un peu plus longue qu’ailleurs en zone sèche. Durant cette période, il conviendra d’éviter tout mouvement d’étirement brutal comme par exemple en s’asseyant.
Il y a lieu de prévoir un arrêt de travail de 1 à 3 semaines, en fonction de la nature de l’activité professionnelle.
La pratique d’une activité sportive pourra être reprise progressivement à partir de la 6 ème semaine post-opératoire. La cicatrice est souvent rosée pendant les 3 premiers mois puis elle s’estompe en règle générale après le 3ème mois, et ce, progressivement pendant 1 à 3 ans. Elle ne doit pas être exposée au soleil ni aux UV avant 1 an. Des massages énergiques sont recommandés sur la cicatrice afin de l'assouplir durant les 3 premiers mois.
Il n’est apprécié qu’à partir d’un délai de 6 à 12 mois après l’intervention. Il convient en effet, d’avoir la patience d’attendre le temps nécessaire à l’atténuation de la cicatrice. On observe, le plus souvent, une bonne correction de l’infiltration graisseuse et du relâchement de la peau, ce qui améliore sensiblement la morphologie de la cuisse. Les cicatrices sont habituellement assez discrètes, d’autant qu’elles sont en grande partie cachées dans un pli naturel et dissimulables par des sous-vêtements sauf avec une cicatrice verticale. Il faut toutefois savoir que, si elles s’estompent bien en général avec le temps, les cicatrices ne sauraient disparaître complètement.
A cet égard, il ne faut pas oublier que, si c’est le chirurgien qui réalise les sutures, la cicatrice, elle, est le fait des patients. Le but de cette chirurgie est d’apporter une amélioration et non pas d’atteindre la perfection.
Si vos souhaits sont réalistes et que vous êtes prêt à assumer la rançon cicatricielle, le résultat obtenu devrait vous donner une grande satisfaction. Il s’agit néanmoins d’une chirurgie délicate pour laquelle la plus grande rigueur ne met en aucune manière à l’abri d’un certain nombre d’imperfections, voire de complications.
Un lifting de la face interne des cuisses, bien que réalisé pour des motivations essentiellement esthétiques, n’en reste pas moins une véritable intervention chirurgicale, qui implique les risques liés à tout acte médical, aussi minime soit-il.
En effet, des complications peuvent survenir au décours d’un lifting de la face interne des cuisses qui constitue une des interventions les plus délicates de la chirurgie plastique et esthétique.
Parmi ces complications envisageables, il faut citer :
• Les accidents thrombo-emboliques : phlébite, embolie pulmonaire
• La survenue d’un hématome : en fait assez rare, elle peut justifier une évacuation afin de ne pas risquer d’altérer secondairement la qualité esthétique du résultat.
• Une infection qui est favorisée par la proximité des orifices naturels (gîte microbien). Elle est prévenue par une hygiène pré et post-opératoire rigoureuse jusqu’à la cicatrisation complète. Les douches sont autorisées et recommandées dès le lendemain de l'intervention même sur les cicatrices.
• Épanchement de lymphe et suintement de la graisse. La compression et le repos en constituent les meilleures préventions. Un tel épanchement doit parfois être ponctionné et il s’assèche en général sans séquelle particulière.
• Un retard de cicatrisation
• Une nécrose cutanée : surtout présente chez les fumeurs, elle prolonge la durée de cicatrisation et détériore le résultat esthétique final.
• Des altérations de la sensibilité, notamment la diminution de la sensibilité de la partie haute de la face interne de la cuisse peuvent persister même si la sensibilité normale réapparaît le plus souvent dans un délai de 6 à 12 mois au décours de l’intervention.
Au total, il ne faut pas surévaluer les risques, mais simplement prendre conscience qu’une intervention chirurgicale, même apparemment simple, comporte toujours une petite part d’aléas.