Le bodylift est une opération destinée à retendre la peau du tiers moyen du corps. A l’avant du corps au niveau du ventre, la peau en excès est descendue. A l’arrière du corps, les fesses et sur les côtés au niveau de la face externe des cuisses, la peau est remontée. On aboutit ainsi à une cicatrice au niveau de la ceinture. On appelle aussi cette opération : la lipectomie circulaire ou le bodylift.
L’objectif est d’enlever la peau en excès. Lorsqu’il y a aussi des excès de graisse, ceux-ci sont enlevés en même temps avec une diminution spectaculaire de volume global du corps.
Le bodylift agit donc efficacement :
• En avant : sur le ventre, le pubis et le haut des cuisses
• En arrière : sur les fesses
• Sur les côtés : sur les hanches et la culotte de cheval
Pour mieux appréhender l’intervention, on peut imaginer que l’on enlève une bande de peau de 20-25 cm de hauteur tout autour du corps située au niveau de la ceinture. La cicatrice circulaire qui en résulte, peut paraître importante. Mais en fait, l’expérience prouve que si elle est bien positionnée elle est facilement cachée par un sous-vêtement réduit. Si l’amélioration de la silhouette est spectaculaire, la cicatrice est très bien acceptée.
Il y a encore 10 ans, cette opération était peu pratiquée car considérée comme risquée. Mais depuis l’avènement de la chirurgie bariatrique et des pertes de poids massives, la demande a beaucoup augmenté. De nombreuses améliorations techniques ont eu lieu afin de diminuer les risques opératoires. Aujourd’hui, l’opération s’est fortement améliorée et sophistiquée. Le chirurgien peut ainsi la proposer à beaucoup plus de patients : en fait, toutes et tous ceux qui ont de l’excès de peau autour du corps avec un IMC inférieur à 25 sont éligibles à cette chirurgie.
Les causes d’un excédent cutané peuvent être multiples :
• L’amaigrissement massif : est la cause la plus fréquente survenant après régime, pose d'un anneau gastrique, sleeve ou by-pass.
• L’altération de l’élasticité cutanée post-ménopausique : de la même manière que l’on pratique des liftings du visage, on peut pratiquer des liftings du corps.
• Les suites de liposuccion qui peut laisser un excès cutané si celle-ci a été pratiquée sous une peau à faible capacité élastique
• La chute congénitale des fesses et des cuisses : c’est-à-dire sans cause réelle et dès la puberté la personne a la peau molle et les fesses tombantes.
L’abdomen peut être parfait et dans ce cas on ne pratique que la partie postérieure de l’intervention.
Une partie du résultat est visible immédiatement car la remise en tension de la peau est toujours spectaculaire. Au bout de 1 mois, les œdèmes commencent à disparaître et le résultat est encore plus impressionnant. Concernant la cicatrice, elle sera très rouge inflammatoire à 2 mois puis blanchira progressivement jusqu’à 1 an. A cet égard, il ne faut pas oublier que, si c’est le chirurgien qui réalise les sutures, la cicatrice, elle, est le fait des patients.
Au-delà de l’amélioration esthétique qui est souvent appréciable, le body lift apporte le confort pour l’habillement et l’hygiène. De plus, cette amélioration fonctionnelle et le mieux-être psychologique aident la patiente ou le patient dans l’ajustement de leur équilibre pondéral.
Le but de cette chirurgie est d’apporter une amélioration et non pas d’atteindre la perfection. Si vos souhaits sont réalistes, le résultat obtenu devrait vous donner une grande satisfaction.
Quoi qu’il en soit, il s’agit d’une chirurgie importante et délicate, pour laquelle la qualité de l’indication et la rigueur du geste opératoire ne mettent en aucune manière à l’abri d’un certain nombre d’imperfections, voire de complications.
Il est important de prendre conscience qu’il s’agit d’une chirurgie lourde plus fatigante que la moyenne. En cas de chirurgie dans un contexte d’obésité les consultations préopératoires doivent aborder :
- Une analyse nutritionnelle
- Une analyse endocrinologique
- Un chirurgien bariatrique (digestif) si l’indice de masse corporelle (IMC) est supérieur à 40
- Un coach sportif
Même si la chirurgie du bodylift est radicale et impressionnante, elle n’est qu’une des solutions du problème de remodelage de la silhouette. Pour pratiquer cette intervention, le poids doit être stable sur minimum 6 mois – 1 an. Il est nécessaire de s’assurer de la bonne santé générale du patient ou de la patiente avec une absence de carence en fer notamment car le body lift est une intervention longue d’environ 3 à 4 heures.
Les données scientifiques sont, à l’heure actuelle, unanimes quant aux effets néfastes de la consommation tabagique dans les semaines entourant une intervention chirurgicale. Ces effets sont multiples et peuvent entraîner des complications cicatricielles majeures, des échecs de la chirurgie et favoriser l’infection. Pour les interventions comportant un décollement cutané important comme le bodylift, les complications peuvent être très sévères et entamer le résultat esthétique à prévoir.
Dans cette optique, le Docteur Vivien Moris impose un arrêt complet et absolu du tabac minimum 1 mois avant l’intervention puis jusqu’à cicatrisation 1 mois après l’intervention. La cigarette électronique peut être une aide au sevrage, le dosage en nicotine doit être au minimum.
Si vous fumez, parlez-en à votre chirurgien et à votre anesthésiste. Une prescription de substitut nicotinique pourra ainsi vous être proposée. Vous pouvez également obtenir de l’aide auprès de Tabac-Info-Service : 3989 pour vous orienter vers un sevrage tabagique ou être aidé par un tabacologue.
Le jour de l’intervention, au moindre doute, un test nicotinique urinaire pourrait vous être demandé et en cas de positivité, l’intervention pourrait être annulée par le chirurgien.
La cicatrice, qui est assez longue, est finalement la seule marque résiduelle de l’opération. Elle doit être expliquée en détail notamment sa forme et surtout sa future position qui peut varier en fonction du désir du patient ou de la patiente pour s’adapter à son type de vêtement préféré. Actuellement, le choix se porte le plus souvent sur une position basse permettant le port des pantalons taille basse. Mais on peut parfaitement choisir une position haute pour s’adapter aux maillots de bain échancrés style « brésilien ». La largeur de la cicatrice finale est variable, de « fine » à « un peu distendue », elle dépend de votre potentiel de cicatrisation physiologique.
L’anesthésie générale est obligatoire car les surfaces opérées et la durée de l’intervention dépassent les possibilités de l’anesthésie locale ou régionale.
Modalités d’hospitalisation : une hospitalisation de 4 à 6 jours est requise.
Les dessins préopératoires sont essentiels au bon positionnement et à la symétrie de la future cicatrice. Il sont réalisés avant toute prémédication pour réaliser les dessins debout.
L’opération se déroule en 2 phases de durée à peu près égale. Elle commence en position ventrale et se termine en position dorsale.
La récupération est un peu plus longue que pour une autre opération en raison de la durée de l’intervention, des surfaces opérées et des quantités enlevées. Le gonflement et les hématomes (bleus) apparaissent rapidement et peuvent être assez intenses de même que la fatigue et les douleurs. Si la fatigue est trop importante, une transfusion de sang peut être indiquée.
Le port d’une gaine de compression est essentiel pendant 6 semaines pour limiter l’œdème. Le risque de phlébite compliquée d’une embolie pulmonaire est très bas grâce aux injections anti-coagulantes et au lever précoce. La cicatrice ne devra pas être exposée au soleil ni aux UV avant 1 an.
Il est impératif d’éviter la position ASSISE durant 3 semaines, ainsi les patients peuvent être allongés ou debout. Cette phase initiale est primordiale pour la cicatrisation mais pénible à vivre pour les patients.
Un bodylift, bien que réalisé pour des motivations essentiellement esthétiques, n’en reste pas moins une véritable intervention chirurgicale qui implique les risques liés à tout acte médical, aussi minime soit-il. Il faut distinguer les complications liées à l’anesthésie de celles liées au geste chirurgical. En pratique, l’immense majorité des interventions se passe sans aucun problème et les patients sont pleinement satisfaits de leur résultat.
Vous devez être informé des complications possibles :
• Les accidents thrombo-emboliques : phlébite, embolie
• Hématomes : ils peuvent nécessiter une évacuation s’ils sont volumineux ou trop douloureux
• Epanchement séro-lymphatique abdominal ou latéral : ils sont fréquents et normaux, des ponctions en consultation peuvent aider à évacuer cet épanchement et à faciliter la cicatrisation.
• lnfection : elle est possible car les cicatrices sont proches de zones sensibles (génitales)
• Nécroses cutanées
Au total, grâce aux améliorations techniques, le bodylift est devenu une opération fiable c’est-à-dire efficace tout en réduisant le risque de suites opératoires compliquées. Il ne faut pas surévaluer les risques, mais simplement prendre conscience qu’une intervention chirurgicale comporte toujours une petite part d’aléas.